Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor

Toutes les catastrophes se sont abattues, au cours de l'histoire, sur l'infortunée cathédrale de Nîmes.

Consacré par le pape Urbain II en 1096, l'édifice, de style roman, devait être endommagé lors de la croisade contre les Albigeois au XIII° siècle, puis, en 1567, durant les guerres de religion, complètement dévasté.

Réparée tant bien que mal et reconstruite en partie dans la première moitié du XVII° siècle, la cathédrale allait subir, à la fin du XIX° siècle, une nouvelle épreuve : émule de Viollet-le-Duc, l'architecte Henri Révoil la "restaura" ou, plus exactement, la rebâtit à peu près entièrement.

Un historien a pu affirmer avec le plus grand sérieux que Saint-Castor fut ainsi "magistralement rendu au style romano-byzantin".

La tour Nord — dont le dernier étage est de style gothique — est terminée par un toit-terrasse auquel on accède par une tourelle dotée d'un escalier en colimaçon ; elle est haute d’environ 40 mètres. La hauteur sous voûtes de la nef est de 20 mètres. Il ne s'agit pas pour autant d'un grand édifice puisque la nef ne mesure que 55 mètres de longueur. La cathédrale est d'ailleurs surpassée en surface par l'église Saint-Baudile.

Vitrail de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor

Saint Castor d’Apt fut d’abord avocat puis, ayant renoncé avec son épouse à l’état du mariage, il embrassa la vie monastique (dans le Luberon, selon la tradition). Il fut choisi, malgré lui, par les habitants d’Apt pour être leur évêque. Appliqué de tout cœur à sa charge pastorale, il fut la providence des malheureux et le défenseur de la cité. Le 13 juin 419, il fut appelé par le pape Innocent Ier à procéder au jugement de l’évêque Maxime de Valence.

C’est à sa demande et en faveur d’une communauté de sa ville épiscopale que saint Jean Cassien, abbé de Saint-Victor de Marseille, rédigea son fameux ouvrage des « Institutions monastiques », précédé d’une dédicace qui rendait hommage à ses vertus.

Il mourut vers 420 et ses reliques sont encore conservées dans la cathédrale d’Apt dont il est l’un des patrons.

Vitrail (XIX°)

On peut y lire : "Abbas Cassianis ad papam castorem liber de institutis canobiorum"

"L'abbé Cassien envoya un livre au pape sur les institutions cénobitiques"

Reliquaire de Saint-Castor (XIX°)

Claude-François-Marie Petit-Benoit de Chaffoy, par la compassion Divine et par la grâce du Saint Siège Apostolique, Évêque de Nîmes, Nous faisons connaître à tous et à chacun ce qui suit :

Le Sieur Roux, curé de l'Église de Nîmes placée sous l'invocation de Saint Baudile, a assuré sous serment que les reliques du bras de Saint Castor exposées à Nîmes proviennent de la ville d'Apt, où le Saint évêque mourût, comme en attestent les plus grands Ecclésiastes.

A partir de ce jour, elles seront exposées à la vénération des fidèles et honorées au temps prévu des Saints de France. Du coffre ancien où elles furent conservées à celui, uniquement, où nous les trouvons, nous apposons notre sceau et un ruban avec cette inscription : Nous plaçons cet os de Saint Castor dans ce reliquaire et nous le scellons. Le 3ème jour d'août 1833.

Nous permettons l'exposition de ces reliques à la vénération des fidèles, Nîmes le 7ème jour d'août 1833.

Larisetu, Archidiacre, Vicaire Général

Chapelle baroque du Rosaire (XVII°)

La construction de la chapelle du Rosaire, dans le prolongement du chœur, chef d’œuvre baroque réalisé par l’arlésien Paulet, est achevée en 1669 sous l'épiscopat de Anthyme-Denis Cohon, prince-prélat monseigneur, évêque de Nîmes et de Dole, dont elle abrite son tombeau. Elle fut aussi la première en France à être dédiée à l'Immaculée Conception. Elle porte désormais le nom de la congrégation qui l'a restaurée.

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Consacré à Marie, mère de Jésus-Christ, le Rosaire tire son nom du latin ecclésiastique "rosarium" qui désigne la guirlande de roses souvent présente dans les représentations de la Vierge.

Cette prière répétitive incite le récitant à le faire entrer dans la vie de Marie, modèle du Chrétien.

Chaque série de prières des quatre chapelets qui composent le Rosaire est consacrée à la méditation d'un passage d'Évangile dans lequel Marie joue un rôle central.

Une cathédrale au cœur de l’Écusson médiéval

La cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor se situe dans le centre-ville médiéval de Nîmes, en forme d’écusson, cerné par la ligne de boulevards créés sur les fossés de l’enceinte urbaine. Elle est placée à environ 300 mètres au Nord-Est de l’amphithéâtre antique et à la même distance à l’Ouest de la Maison Carrée. Si les formes de l’occupation de ce quartier durant l’Antiquité sont mal connues, la cathédrale primitive l’est tout autant, alors que la communauté chrétienne nîmoise est attestée dès la seconde moitié du IV° siècle. L’édifice conservé aujourd’hui est en partie celui du XI° siècle. Il a néanmoins subi de nombreuses réfections et reconstructions dès la fin du Moyen Âge, puis au cours des périodes moderne et contemporaine. Les travaux entrepris par l’architecte Henri Révoil au XIX° siècle ont en effet profondément modifié le monument. Depuis ces restaurations majeures, le massif occidental de la cathédrale n’a fait l’objet que de travaux ponctuels. Cette situation, comme l’état sanitaire du bâtiment, motivent aujourd’hui la réalisation de travaux de restauration et l’étude de cette partie de l’édifice. Les recherches portent sur les nombreux vestiges de l’histoire architecturale du monument, depuis la cathédrale romane, les adjonctions de l’époque gothique et moderne, la reconstruction du XVII° siècle à la suite des guerres de Religion, jusqu’aux travaux de l’époque contemporaine. Elles permettront de conserver et de mettre en valeur ces éléments durant la restauration de l’édifice.