La tour Magne (Tourmagne - Turris Magna) est un monument gallo-romain situé à Nîmes, dans le Gard. Plus imposant vestige de la très longue enceinte romaine de Nîmes ; elle domine les Jardins de la Fontaine sur le mont Cavalier.
Visible de loin, véritable signal de la ville, la tour octogonale s'élève en son point culminant. Elle a été construite sur une tour du rempart de l'ancienne agglomération gauloise. Une longue rampe en forme de L arrivait en haut du soubassement, et conduisait par le chemin de ronde à un escalier donnant accès au sommet de la "grande tour". Dans l'Antiquité, elle possédait un niveau supplémentaire.
La Tour Magne
Haute de 18 mètres à la fin du III° siècle avant J.-C., puis de 36 mètres de haut à l'époque romaine, la tour ne mesure plus aujourd'hui que 32,50 mètres.
Elle est composée d'un soubassement octogonal dont l'irrégularité s'explique par la forme de la tour en pierre sèche qu'elle englobait. Cette dernière peut encore être vue à l'intérieur de la
tour, en négatif.
Une rampe coudée, longue de 70 mètres, dont il subsiste le départ au Sud et une partie de la dernière arche, conduisait au chemin de ronde qui parcourait ce premier étage. De là, on pouvait rejoindre celui de la courtine qui se trouvait au même niveau, au Nord et à l'Ouest. Au-dessus de cet étage intégré à l'enceinte, la tour polygonale est totalement aveugle. L'accès à la terrasse, qui couronnait le tout à l'origine, se faisait ensuite par un escalier de 132 marches aménagé à l'intérieur de la tour.
Les deux derniers niveaux étaient décorés, l'un de pilastres toscans, l'autre, qui a presque entièrement disparu, de colonnes.
Une première tour gauloise
Vers 400 avant J.-C., un premier monument constituait déjà un repère visible de loin.
Réalisée en pierres sèches par le peuple gaulois des Volques Arécomiques, cette première tour était haute d’environ 18 mètres. Dotée d’une forme en « pain de sucre », elle avait une plate-forme dallée à son sommet. Ce type de tour massive est encore visible dans d’autres sites préromains de la région. À partir de cet édifice, les courtines du rempart partaient, l’une vers le Nord et l’autre vers l’Ouest, pour faire le tour de la cité gauloise.
La tour gauloise se romanise
Sous le règne de l’empereur Auguste (27 avant J.-C. – 14 après J.-C.), la source sacrée située au pied du Mont Cavalier est entièrement réaménagée. Point culminant de la nouvelle enceinte
romaine, la Tour Magne est également profondément remaniée. Afin de réaliser le monument que nous voyons encore aujourd’hui, les Romains ont recouvert l’ancienne tour que les
Volques Arécomiques avaient bâtie en pierres sèches quelques siècles auparavant. Avec une hauteur doublée, elle culmine à 36 mètres de haut. Visible de très loin, la tour signale aux voyageurs
qui empruntent la Via Domitia, ou d’autres voies, la puissance et la richesse de Nîmes. Loin de détruire l’ancien édifice des Volques, leurs descendants gallo-romains l’ont pieusement conservé au
cœur d’une nouvelle construction. Elle permet aussi de contempler, à des kilomètres à la ronde, une grande partie du territoire que la cité domine à l’époque romaine.
Sources
Textes :
Signalétique locale
L'enceinte romaine, nimes.fr
Nîmes la Romaine, la Tour Magne, arenes-nimes.com/tour-magne
Tour Magne, fr.wikipedia.org
Dessin :
Gaule – Nemausus (Nîmes) – La tour Magne, jeanclaudegolvin.com
Plan :
L'enceinte augustéenne de Nîmes, nemausensis.com
Photos numériques : 2023